“Helvetica” est né alors que François Vé se demandait ce qu’il y avait de bernois en lui. Après avoir écrit des chansons autour de ses racines vaudoises et protestantes, il se met à chercher des livres et de l’aide pour écrire en bärndütsch. Suivront des titres en walliserditsch, en romanche, en italien et dialecte tessinois.

Le chanteur lausannois décide ensuite de poursuivre son projet singulier sur les routes de Suisse, dans les villages dont il a baptisé quelques chansons notamment. Il sillonne le pays en vélo cargo en proposant des concerts intimistes alimentés par un panneau solaire.

Afin de chanter sa Suisse à la force de ses mollets, il s’accompagne “d’une grosse caisse de batterie, d’un charleston, d’un petit piano, de deux guitares et des images filmées en super 8”. Les deux cents kilos de matériel que charrie son vélo cargo frappé de logos de sponsors et de textes expliquant sa démarche lui permettent de s’arrêter où bon lui semble, à la découverte d’une autre Suisse dont il ne parle pas la langue.

>> A voir, François Vé chante “Clarmont” au sommet du col de Nufenen:

“Cela m’a fait du bien de partir à la découverte du suisse-allemand par exemple. Elle paraît dure quand on ne la connaît pas mais c’est une langue qui sourit beaucoup en fait”, explique à la RTS François Vé qui, depuis six mois, prend toutefois plaisir à composer à nouveau en français.

Avec la tournée “Helvetica”, à la façon des troubadours d’antan, il veut prendre “le temps des rencontres, qui sont une forme de création”, du sommet du Nufenen au Tessin en passant les Grisons, conscient que les gens qui l’écoutent prêtent davantage à son projet original qu’à sa prononciation dans ses chansons en dialectes originellement inconnus.

Interview radio: Francesco Biamonte

Texte et adaptation web: Olivier Horner

^{François en concert à Romainmotier, Scènes du chapiteau, le 15 août; à Neuchâtel, Salon bleu, le 10 septembre; à Massonnens, le 12 septembre.}