En cette Pâque de la fin du règne de Tibère, Jérusalem vivait des heures dramatiques. Les gardiens du Temple avaient fait arrêter un jeune prédicateur galiléen. Ils le déférèrent devant le gouverneur romain pour qu’il le condamnât à mort. Il eut beau plaider, «Pilate, voyant qu’il ne gagnait rien, mais que le tumulte augmentait, prit
En cette Pâque de la fin du règne de Tibère, Jérusalem vivait des heures dramatiques. Les gardiens du Temple avaient fait arrêter un jeune prédicateur galiléen. Ils le déférèrent devant le gouverneur romain pour qu’il le condamnât à mort. Il eut beau plaider, «Pilate, voyant qu’il ne gagnait rien, mais que le tumulte augmentait, prit de l’eau et se lava les mains devant le peuple en disant: «Je suis innocent du sang de cet homme; cela vous regarde.» (Matthieu 27:24). Barabbas fut donc gracié, et Jésus crucifié. Quant à Ponce Pilate, l’histoire perd sa trace. On dit que, rappelé à Rome, il a été voué aux gémonies, qu’il s’est converti au christianisme… Ou qu’il a passé le restant de ses jours à expier son indignité.
L’ablution publique a frappé si fort les imaginations que l’expression «s’en laver les mains» est d’usage courant dans toutes les langues du monde. Or, ce geste d’une grande puissance symbolique n’aurait suffi à effacer la souillure. Quelques heures seulement après avoir condamné un innocent, Pilate remarque sur sa main droite une tache de sang. Il veut laver cette marque infamante dans la fontaine de l’atrium, mais une servante le surprend. Alors il cache sa main. Il va chercher un bassin reculé au fond du jardin; mais un esclave apparaît et le regarde. Au bord de la rivière, il tombe sur des lavandières. Plein de honte, il s’éclipse.
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