Vingt ans, ça se fête. La Station spatiale internationale (ISS) vient de marquer sa vingtième année en orbite au-dessus de nos têtes. Sortons les calculatrices, à 16 fois le tour de la Terre par jour, cela fait environ 116 800 orbites effectuées. Tout a commencé le 20 novembre 1998 avec une fusée russe Proton décollant du pas
Vingt ans, ça se fête. La Station spatiale internationale (ISS) vient de marquer sa vingtième année en orbite au-dessus de nos têtes. Sortons les calculatrices, à 16 fois le tour de la Terre par jour, cela fait environ 116 800 orbites effectuées.
Tout a commencé le 20 novembre 1998 avec une fusée russe Proton décollant du pas de tir de Baïkonour, au Kazakhstan. A son bord, Zarya, la toute première brique de l’ISS. Le mois suivant, c’est la navette américaine Endeavour qui amène la deuxième pièce de ce Lego de l’espace, le module Unity. Et ainsi de suite au cours d’un ballet de treize ans qui aura nécessité environ 70 missions.
Cette station de 109 mètres d’envergure, alimentée par d’immenses panneaux solaires, contient, on l’imagine, tout le confort nécessaire. Six couchages (les astronautes dorment dans des sacs attachés au mur), une salle de sport et, bien sûr, deux toilettes, car la question qui taraude tous les Terriens est de savoir comment on fait caca dans l’espace (ça implique un gros tuyau, ce qui est finalement peu étonnant). Mais l’endroit le plus iconique de l’ISS est sans doute la coupole, ce globe de verre installé en 2010 et qui complète la chambre offrant la meilleure vue du monde.
L’ISS a été continuellement occupée depuis vingt ans. Plus de 230 êtres humains de 18 pays s’y sont rendus, officiellement pour y mener 3000 expériences scientifiques, officieusement pour prendre leur maison en photo depuis ce poste d’observation unique, situé à quelque 400 kilomètres de haut. Plus de 3,5 millions de clichés de la Terre ont été pris dans le cadre de plusieurs programmes d’observation.
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En tout, l’ISS aura coûté plus de 150 milliards de dollars, et son entretien exige 4 milliards chaque année, vols inclus. Pour certaines voix critiques, le jeu n’en valait pas la chandelle. Les connaissances scientifiques acquises là-haut n’ont certes pas révolutionné la science. On en sait un peu plus sur l’adaptation du corps humain à la vie en apesanteur ou sur comment faire pousser des radis dans l’espace, mais il est vrai que l’ISS fait plus parler d’elle en cas de toilettes bouchées ou pour montrer comment on se fait un café à bord que pour des découvertes scientifiques majeures. Et alors? Pour ses partisans, agences spatiales en tête, l’ISS est aussi la preuve que l’être humain, lorsqu’il met les armes de côté et coopère avec ses voisins, est capable d’accomplir de grands projets pour le bien commun.
Que restera-t-il de l’ISS? Son avenir est en suspens. Donald Trump voulait la privatiser, ouvrant la voie à son exploitation commerciale. Des producteurs de téléréalité s’intéressent à la question. Ce serait une bien triste fin. La NASA prévoit de l’évacuer progressivement à partir de 2024, avant de décider de son avenir.
Chambre avec vue
C’est sans doute un des selfies les plus célèbres, pris en 2015 par l’Américain Scott Kelly depuis la coupole de l’ISS. Ce module iconique, installé en 2010, offre un panorama à 360 degrés sur la Terre (ici les Bahamas) et la station, utile lors des sorties extra-véhiculaires. Scott Kelly a passé trois cent quarante jours à bord de l’ISS, record pour un Américain, et son génome a été comparé à celui de son frère jumeau Mark, resté sur Terre, pour y déceler d’éventuelles modifications induites par le séjour dans l’espace.
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Jouer les gros bras
La Station a le bras long. Quinze mètres pour être exact. Le Canadarm est un bras robotique indissociable de l’ISS, lui permettant de manœuvrer avec aisance toutes sortes de cargos, parfois même des astronautes. Au bout, on aperçoit la main robotisée de l’ISS, Dextre, qui limite le recours aux sorties humaines, par exemple lors d’opérations de maintenance.
Aurores spectrales
Une photo d’aurore boréale, c’est bien. Depuis l’ISS, c’est mieux. On aperçoit la Nouvelle-Zélande au fond.
Coup d’envoi
Le 20 novembre 1998, la première brique de l’ISS est lancée par l’agence spatiale russe Roscosmos. Le module Zarya («lever de soleil») est le cœur de la station initiale, lui fournissant de quoi s’orienter et s’alimenter en énergie. Sans oublier la communication avec la Terre.
Expédition 1
De gauche à droite, Iouri Guidzenko, William Shepherd et Sergueï Krikaliov. Les trois hommes arrivés le 2 novembre 2000 à bord de l’ISS ont marqué le début de vingt ans d’occupation humaine ininterrompue de la station. On les voit ici après un mois et un premier ravitaillement contenant de précieux fruits frais.
Au soleil, tranquille
En décembre 1998, les premiers panneaux solaires (visibles à droite) furent installés sur le module Zarya, fournissant à l’ISS une source d’énergie quasi inépuisable. L’astronaute américain Jerry Ross a pris part à cette mission organisée non pas dans la station mais à bord de la navette Endeavour.
Opération Dragon
Après vingt ans d’efforts, la compagnie SpaceX y est parvenue: envoyer un équipage vers l’ISS grâce à sa capsule Crew Dragon. Les Américains passaient depuis 2011 par les services russes et la capsule Soyouz. SpaceX marque ainsi le retour des lancements depuis sol américain, et l’arrivée du secteur privé dans le voyage spatial, ce qui était impensable il y a à peine quelques années.
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Prendre de la hauteur
Tous ceux qui ont séjourné sur l’ISS le disent: voir la Terre depuis l’espace change totalement la perception du monde, en particulier en prenant conscience de la beauté et de la fragilité de la planète. Ici, la lumière réfléchie du Soleil sur la surface de l’océan Pacifique.
Station spatiale
Assemblée, l’ISS mesure 109 mètres d’envergure. Ses panneaux solaires lui fournissent une énergie de 75 à 90 kilowatts. Malgré ses 420 tonnes, elle fait le tour de la Terre en 90 minutes.
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